Histoire de cyclo

Rejoindre Constance Nous avons parcouru les 1 200 km qui séparent Bégole et Constance en 3 journées, un train de sénateurs histoire de faire un peu de tourisme. La route nous fût très "chaleureuse" au sens propre du mot, :"caniculaire" du début à la fin. Parrmi les jolies choses vues, voici un tout petit aperçu photographique.
Aux portes de l'Auvergne, le Chavanon petite rivière près d'Ussel est traversée par un superbe viaduc à haubans.

viaduc du Chavanon
Dans le parc régional des volcans, l'église d'Orcival, en grès du XII eme siècle, somptueuse et bien conservée est l'exemple type des églises Romanes d'Auvergne. Certaines maisons bourgeoises près de Puy de Dôme comportent une tour pour montrer la richesse de leur propriétaire.

Eglise Romane d'Orcival

Plus loin dans la plaine de la Saône, nous avons visité la basilique de Paray le Monial, encore haut lieu de pèlerinage. Récemment rénovée, le style Roman est mis en valeur.

Chalon sur Saône, Beaune, Besançon, Montbéliard, Mulhouse.. la route se poursuit par l'Allemagne en passant par Fribourg en Brisgau. Nous avions tablé arriver tôt pour visiter Constance, c'était sans compter sur une déviation à Titisee pour travaux, qui nous a fait traverser la Forêt-Noire au rythme de camions routiers poussifs dans les différents cols. Fort heureusement les vues étaient superbes. Et la chaleur aussi !

Nous sommes arrivés sans encombre à Constance, juste le temps de trouver notre hôtel et de nous préparer pour demain!
Mercredi 30 Aout: Constance-Flaach

A portée de notre hôtel, un pont enjambe le Lac et offre une vue superbe. Peu après le pont, le poste de douane est là pour le principe et rappeler que la Suisse n'est pas membre de l'union européenne (mais presque). Sauf les prix libellés en Francs, nous avons tout payé en Euros.Nous visiterons Constance à notre retour.

Notre parcours suit les rives du Rhin sur presque toute sa totalité. Cette journée fût ensoleillée et les paysages et maisons nous ont enchantés. Quelques photos suivent sur le style des maisons et les hotels de ville. Une gare encore en activité, en bois blanc et fleurie de géraniums...

De nombreux baigneurs, de tous âges, au centre du fleuve se laissent emporter par le courant sur de longues distances, remontent à pied vers leur point de départ en maillot de bain à même la route. Tout au long de notre parcours des aires de pique-nique associées à des pontons, constituent autant de piscines sur la rivière.

A mi-chemin, nous traversons le Rhin, sur le pont-frontière de Diessendorfen. Ce pont entièrement en bois bien conservé est ouvert, dans les deux sens sur une voie unique et étroite , aussi bien aux piétons, cyclistes qu'aux véhicules à moteur.

Nous continuons notre route côté Allemand, juste après la ville de Schaffhausen, nous repassons côté Suisse et avons pu observer de près au magnifique spectacle donné par les chutes du Rhin, dont les photos qui suivent rendront avec difficulté l'ambiance du lieu.

Nous atteignons notre gîte dans l'arrière-pays, enchantés de ce que nous avons vu. Demain s'annonce pluvieux.
Jeudi 31 Aout : Flaach-Bad Säckingen
Nous commençons notre seconde étape par une suite de villages consacrés essentiellement au vin local :"Le Zucher" ( que nous n'avons pas eu l'occasion de goûter). Les vignes se situent en haut des collines sur le flan le plus exposé au soleil. Zucher est le nom d'un tout petit territoire enserré dans une boucle du Rhin que nous atteignons après une descente aussi longue que l'ensemble des montées précédemment grimpées.

Le reste du trajet suit le Rhin que nous parcourons avec un passage de frontière entre chaque pont. Seule une architecture des maisons un peu différente, nous permet de savoir dans quel pays nous nous situons. A mi-parcours, deux villes soeurs portent le même nom, ce qui est rare: Laufenburg avec un seul "f" côté Suise et deux côté Allemand. Cet ensemble consitue une jolie bourgade.Le pont est banal, mais dessus, la vue des deux rives ne l'est pas
.
Les rives de Lauffenburg (All.) et Laufenburg(Suisse)

Nous terminons notre périple par la ville thermale de Bad Säckingen, avec son église de style pur Roccoco dédiée à St Friiolin. Le centre historique est constitué de maisons étroites et hautes, du 17 ème siècle, dont certaines sont richement décorées. Le passage côté Suisse s'effectue encore sur un pont en bois, de 204 m de longueur, réservé aux piétons et aux cyclistes. Il enjambe le Rhin par 6 gros piliers en granit. La toiture est soutenue par splendide charpente en chêne. Le sol est également en bois (polissé par le temps)


La ville qui fait face, et où nous logerons ce soir, ne porte pas le même nom.Nous arrivons à Stein bien trempés, car la pluie qui a traversé la France les jours précédents a franchi la frontière et compte bien s'y installer demain aussi, mais ne découragera pas (encore).
Vendredi 1er Septembre: Bad Sackingen- Schliengen
Ce matin brumeux mais bien moins humide que la veille, nous avons pu faire un tour de la ville à nouveau. La Cathédrale St Fridolin étant ouverte, l'intérieur Baroque était à voir, tout en couleurs .. il faut aimer...

D'après son nom Bad Sackingen est une ville thermale, (comme beaucoup le long de notre parcours)assez réputée. Les fontaines sont nombreuses dans les rues et certaines sont assez joliment décorées.

Nous poursuivons ce fleuve sympathique qui s'élargit au fur et à mesure de notre progression. Vers midi nous arrivons à Bâle. Les environs sont très industrialisés. L'industrie chimique et pharmaceutique sont fortement représentées ( Bayer,Novartis,...).
Nous nous contentons de visiter le centre historique. La Cathédrale est en pierres rouges et tuiles vernissées et colorées. De style Gothique, initalement Catholique, elle est consacrée maintenant au culte protestant réformé. L'intérieur est sombre et dépouillé de tous les ornements sauf les stales de l'ancien chapître des chanoines. De part et d'autre du portail extérieur, deux statues en bon état représentent St Georges terrassant le dragon et St Martin découpant son manteau. Beaucoup de maisons autour de cette place ont une porte cochère en bois vernis correctement entretenu.


Non loin de là, l'hôtel de ville tout rouge avec son beffroi et son carillon domine la place du marché. Une plaque en latin mentionne "construit en 1501, agrandi et rénové en 1901"Probablement repeint depuis, en considérant la qualité de sa peinture.

Avant que certains esprits mal tournés, ne puissent oser un jeu de mots douteux ; contrairement aux idées préconçues, Bâle n'a rien d'un trou...

La sortie de la ville est tout aussi industrialisée, nous rejoignons à nouveau le Rhin en direction du Nord avec la France sur l'autre rive. Nous logeons dans une petite ville approximativement à la même latitude de Mulhouse. La météo qui s'annonce semble plus clémente, nous repasserons en France pour traverser l'Alsace.
Samedi 2 Septembre: Schliengen Neuf-Brisach
Le trajet de ce jour était prévu pour être court (47 km), fort heureusement car la matinée fût très arrosée. Les contreforts montagneux de la Forêt Noire retiennent les nuages et les pluies se sont concentrées sur les rives du Rhin. Nos très sympathiques hôtes (Michaela et Matthieu) qui nous ont accueillis pour la nuit, nous permettent d'attendre une éclaircie. Nous en profitons pour regarder l'évolution des pluies sur un programme Internet adapté. Une aggravation vers les orages se précise dans l'heure qui suit, mais des éclaircies apparaissent sur la rive Française du Rhin. Prévisions qui se sont révélées exactes. Bien mouillés le matin et progression vers les éclaircies, aussitôt le fleuve franchi, et même soleil à notre arrivée. Autant dire que la partie touristique fût reduite. Notre parcours s'achève à Bisheim, à 3km après Neuf-Brisach.

Cette ville forteresse a été batie sur les plans de Vauban. Située en plaine, à portée de canons de l'époque de la ville adverse outre-Rhin, dénommée Vieux-Brisach (ou Breisach am Rhein).Son plan d'ensemble a une forme octogonale régulière et ses rues quadrillent perpendiculairement la ville.
Le pourtour de la cité est une rangée de doubles remparts bien conservés avec de larges douves.L'accès dans la ville se fait par quatre grandes portes, dont seules deux sont restées intactes.


Porte de Colmar

Porte de Strasbourg

Lors de la guerre de 1870, Neuf-Brisach a été assiégée par les troupes de Bismarck. La résistance a été forte, mais la ville a dû se rendre. Les morts furent nombreux et 2 portes ayant subi de gros dommages, ont été rasées. Pour commémorer le souvenir des victimes, un monument en forme de lame de poignard a été sculptée par Bartoldi, natif et habitant Colmar à proximité.


Commemoration du siège de 1870

Demain, notre objectif est Strasbourg.
Dimanche 3 Septembre: Biesheim - Strasbourg-
En ce dimanche ensoleillé, nous avons décidé de remonter l'Alsace par les routes départementales, pour pouvoir traverser les villages, plutôt que de prendre le canal du Rhône au Rhin , plat et rapide que j'ai emprunté l'année dernière.
Ce n'est pas vouloir offenser les habitants du Haut-Rhin, mais nous avons trouvé que les couleurs des maisons étaient plutôt grises.Elles prennent des couleurs vives au fur et à mesure que nous progressons vers le Nord.

A Backolsheim, nous faisons une courte visite au musée commémoratif de la ligne Maginot. Une rétrospective de la vie est présentée à l'intérieur de la casemate. L'extérieur expose différents véhicules et armes de la seconde guerre mondiale. Nous avons rencontré plusieurs casemates au bord de la route. Certaines en bon état, d'autres en ruine.




Malgré le contexte dominical, la circulation devient intense et certains automobilistes roulent à une vitesse excessive. Contrairement en Suisse, ou en Allemagne, rares sont ceux qui respectent l'arrêt au passage pour piétons et la priorité aux cyclistes. Après une situation périlleuse, nous décidons de poursuivre la route par le canal. La plupart des suffixes des patronymes des communes sont en"heim". Nous prenons notre repas, incités par le nom prédestiné pour une petite "bouffe", à l'écluse fleurie de Boofzheim.

La progression est rapide et arrivons par le sud au pont barrage de Vauban que nous traversons dans la galerie couverte. De part et d'autre de la galerie, des statues usagées de la cathédrale et gargouilles y sont stockées en grand nombre. Un roi en deux morceaux a sa copie sur le fronton supérieur gauche de la cathédrale.

Nous entrons par le quartier de la Petite France, délimitée par trois grandes tours de défense médiévales. La luminosité offre une vue agréable

Nous faisons, une courte visite dans ce quartier très touristique de la petite France, et avons prévu une autre plus détaillée pour le lendemain. Ce qualificatif de "Petite France" n'a pas une origine aussi flateuse. Ce nom a été donné en raison de l'hôpital qui s'y trouvait, où les soldats de l'armée française, atteints de maladies sexuelles venaient s'y faire soigner. Précisons, que cette maladie s'appelait auparavant le "mal de Naples" et que nous l'avons transformé en "mal Anglais", qui a conduit à une protection par une certaine capote. De nombreuses maisons à colombages étaient groupées par corporations de métier : tanneurs, meuniers, pêcheurs, ...

Lundi 4 septembre: visite de Strasbourg
Le palais de Rohan est situé près de la cathédrale, de nos jours il comprend 3 musées : Arts décoratifs, Archeologie et Beaux-Arts. Nous visitons ce dernier. C'est un ensemble de tableaux de diverses écoles européennes du 15 au 19 ème siècle. Même si certains peintres sont connus, peu d'oeuvres majeures n'ont retenu mon attention excepté celui connu de Richelieu par Philippe de Champaigne.

J'avais envie de visiter le parlement européen et nous y sommes rendus à vélo. Peine perdue, les visites se font sur rendez-vous pris au moins 3 mois à l'avance. Nous nous contentons d'une photo extérieure.

L'aprés-midi est entièrement consacré à la visite de 3 heures à pied du centre historique avec un audio guide, dont la cathédrale évidemment.Ayant déja publié des photos de la cathédrale lors de mon passage de l'année dernière, je me contenterai de quelques aspects particuliers.
Les vitraux sont nombreux, beaucoup ont été endommagés à travers le temps et remplacés. Quatre grandes baies de l'aile Nord ont conservé leurs vitraux d'origine. Ils représentent des scènes du nouveau testament.

Entrée de Jésus à Jérusalem et lavements des pieds

L'horloge astronomique est très visitée.C'est un joyau technologique du 16 ème siècle.


Nous revoyons la petite France en détail. Parmi les maisons, nous avons noté le lavoir et les moulins sur l'Ill.

Des maisons bourgeoises du 17 et 18 ème siècle occupent le long de cette rivière. Des balcons à la mode Allemande ( cad fermés), sont majoritaires. Quelques unes ont des balcons à la mode française (cad avec une balustrade en fer forgé). Un immeuble original a 2 balcons Allemands reliés par un balcon français.
L'église St Thomas est de culte Luthérien, elle se situe près du grand séminaire et du consistoire protestant d'Alsace. Albert Schweitzer y a joué de l'orgue a été pasteur de l'Eglise Saint Nicolas toute proche. Derrière le choeur le célèbre mausolée du maréchal de Saxe, sculpté par Pigalle.

Il y aurait encore beaucoup à raconter., mais demain nous reprenons la route pour Baden-Baden.
Mardi 5 Septembre:Strasbourg - Baden-Baden
Une journée ensoleillée de plus. Nous partons assez tôt, la température est clémente et elle monte assez vite. Nous traversons la frontière au pont de Khel, pour reprendre le cours du Rhin. Ce fleuve est toujours aussi calme mais bien plus large et la navigation fluviale devient importante. A mi-chemin, nous nous en écartons pour prendre la direction de Baden-Baden. Voyage à travers la campagne, et vergers de pommes à n'en plus finir. Des tables de pique-nique sont installées au bord des pommeraies. Il manque quelques pommes après notre passage. Nous débarquons assez tôt dans la ville. Originalité de notre hôtel, ce sont des bureaux de la gare qui ont été aménagés en chambres, alors que les trains circulent toujours. Il faut demander la clef au gérant du buffet .
Nous faisons une visite, dans la ville qui comme son double patronyme l'indique, en fait une importante ville thermale, assez hupee. Avec des thermes et hotels avec bains en quantités. Un peu de ressemblance avec Vichy.

Des immeubles cossus.

Des rues essentiellement piétonnes avec des commerces de luxe et de nombreux bars avec terrasses remplies de personnes prenant l'apéritif ou des glaces

L'Eglise au clocher massif et une statue aussi massive de Bismark en granit

Le château en haut de la ville et un chocolatier célèbre
Il faut préciser que la ville est à flan de colline et qu'il a fallu en monter des escalier pour atteindre son centre.
Mercredi 6 Septembre: Baden-Baden Gemersheim_

Nous quittons Baden-Baden et rejoignons le Rhin juste après la petite bourgade de Rastatt avec son château et ses remparts en centre ville.

Rastatt
La route cycliste qui s'offre à nous est revêtue d'un enrobé qui permet de rouler comme sur du billard à la grande satisfaction de celle qui m'accompagne. Des cabanes de pêcheurs offrent un havre de tranquillité sur un bras latéral du fleuve.

La partie large du Rhin n'est pas toujours aussi paisible. Au port de Wörth une immense plateforme de la société Maersk stocke des containers en quantité impressionante. Une noria d'engins hydrauliques empoignent avec facilité des containers qu'ils chargent ou déchargent dans un ballet incessant de camions.

Nous arrivons dans petite ville de Gemersheim, par les remparts et une porte fortifiée. C'est une petite ville tranquille, sans grande attraction touristique, mais agréable pour s'y promener.
La journée de demain s'annonce intéressante et nous conduira jusqu'à Manheim.
Jeudi 7 Septembre: Germersheim-Ludwigshafen

La poursuite de la route se fait toujours sur une route asphaltée, bien entretenue. Des panneaux nous indiquent régulièrement qu'elle a été financée par la firme Mercedes.
Cette route suit une digue qui ne nous permet pas de voir le Rhin, mais dont l'objectif essentiel est de protéger les villages traversés qui ont subit deux inondations majeures en 1910 et 1955. Des photos à l'entrée de certains villages en témoignent.
Nous passons par la ville de Spyer (Spire en Français). Son centre historique comprend une cathédrale qui a été classée au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981. Nous ne pouvions pas manquer une visite. Sa silhouette à 4 tours se dessine de loin. Malheureusement à l'approche, un Boeing 747, posé sur le toit d'un immeuble, ainsi que les feuillages des arbres ne permettent pas de saisir une vue d'ensemble. A l'entrée le château a été transformé en musée historique. Il jouxte un musée aéronautique d'où la présence du Boeing.

Spyer a été longtemps la capitale du Palatinat, royale puis ville impériale lorsque le roi Conrad II a été élu empereur au XI ème siecle. Brièvement rattachée au royaume de Bavière sous Louis 1er, avant l'unification de l'Allemagne, elle fait partie du land de Rhénanie-Palatinat.
La Cathédrale a été construite sous l'impulsion de Conrad II, puis son successeur a aussitôt entrepris des agrandissement s. Débutée en 1025 et consacrée en 1061, c'est la plus grande cathédrale d'Allemagne, et la plus ancienne, de style roman. Avec ses 4 tours et son dôme octogonal, elle a servi d'exemple à la construction de nombreuses églises et cathédrales dans l'Europe entière, avant d'être supplantée 2 siècles plus tard par le style Gothique. Les photos qui suivent ne donnent qu'un faible aperçu de la beauté de ce monument. La nef centrale est élevée, ainsi que les nefs latérales. Les ouvertures sont grandes et la luminosité naturelle n'a rien a envier aux bâtiments Gothiques. Le Narthex est imposant. Le choeur semi-circulaire, sans déambulatoire, est profond. La couronne impériale est suspendue en son centre.

Sur le parvis, le fonds baptismal d'origine sert de point de rassemblement et aussi de rond-point circulatoire. Une avenue large et semi-piétonniére se prolonge en pente douce jusqu'à une porte d'entrée de l'ancienne ville, surmontée par une tour horloge. De jolis bâtiments et boutiques animent ce centre et coeur touristique. Une fontaine surmontée d'une petite statue de bronze fait office de monument en mémoire des morts de la guerre 14-18.

Nous poursuivons notre route en suivant la digue. A l'approche de Manheim, on sent le côté très industrialisé de la région. Trois grandes cheminées d'une imposante centrale à charbon , nous accueillent. Sur la rive gauche, nous arrivons à Ludwigschafen oû nous logerons ce soir. Elle nous apparaît comme une ville dortoir, qui dessert la population de Manheim de l'autre côté du Rhin. Notre impression est mitigée. La plupart des bâtiments sont des années 80 et sont mal entretenus.
Manheim a été presque totalement détruite lors de la dernière guerre mondiale. Les bâtiments sont récents. Cette ville ne semble pas adaptée au séjour touristique. Cependant des signes d'activité intense montrent un certain dynamisme, particulièrement pour une vie estudiantine. Nous avons visité rapidement le château qui a été restauré, dont une partie constitue l'université. La promotion de la bicyclette est partout, ainsi que des affiches électorales sur tous les poteaux de la ville. Les élections législatives auront lieu d'ici 15 jours.

Vendredi 8 septembre:Ludwigshafen - Alsheim
La route pour rejoindre le Rhin depuis notre hotel fait le contournement de Ludwigshafen ; sur 7 km de parcours nous passons devant le complexe chimique de BASF qui ne compte pas moins de 15 entrées, avec barrières,3 postes de garde et caméras. Je n'ai pas le souvenir d'avoir rencontré un complexe industriel aussi étendu, qui plus est à l'intérieur d'une ville et en bordure du Rhin sur tout un côté.
A mi-chemin, nous entrons dans Worms, et passons sous un pont qui enjambe le Rhin oû une imposante tour avec horloge devait autrefois servir d'octroi. Le tablier du pont a été refait à neuf.

Nous n'avons pas préparé la visite de cette ville, tout au plus nous avons lu la veille que la synagogue et le cimetière juif étaient à visiter. Après nous être restaurés dans la principale rue commerçante, nous sommes intrigués par deux tours qui dominent les toits, et décidons d'y faire un saut. A notre surprise une grande église est encastrée dans un pâté de maisons. En fait il s'agit de la Cathédrale Saint Pierre. Nous arrivons par le côté Est ou apparaît l'abside romane flanquée de 2 tours et d'un dôme octogonal d'apparence semblable à celle de Spyer. Les arcades des ouvertures sont en roman primitif. Nous faisons le tour et le pignon Ouest est également flanqué de deux tours. La ressemblance avec Spyer ne peut pas être une coïncidence.

L'entrée se fait par les flancs latéraux. Le portail Nord est de style gothique postérieur et rénové. Un médaillon signale que le pape Pie XI a consacré cette église en basilique mineure dédiée à St Pierre et St Paul. A l'intérieur, nous avons appris qu'elle avait perdu son statut de cathédrale en 1880, et que le pape a rétabli l'archevêché en 1925, avec le qualificatif de basilique et ajouté St Paul comme St patron. Deux nombreuses pierres et plaques sont soigneusement rangées le long des murs. Cette église a été fortement endommagée durant la dernière guerre. Des travaux de reconstruction du parvis et de l'archevêché sont en cours. Mais le côté le plus intéressant réside à l'intérieur

Il n'y a pas de narthex. Une nef centrale aussi longue que celle de Spyer, mais un peu moins élancée, et deux nefs latérales. Une architecture classique des premières églises et cathédrales de l'époque Carolingienne et Ottonienne que l'on retrouve dans beaucoup d'églises Italiennes, sans trancept. Les vitraux sont modernes, la luminosité est faible. Une caractéristique devenue très rare, c'est la présence de 2 choeurs, et deux autels. Un dans l'abside Est et un autel de style baroque côté facade Ouest et réaménagée en abside. Les bancs et chaises de l'allée centrale sont orientés , par moitié vers chaque autel.
Nous descendons dans la crypte, où sont déposés 8 sarcophages de pierre datant des années 1020 à1080 environs. Ceux sont tous des membres de la famille de l'empereur Conrad II (cf Spyer) : son père, sa soeur, sa fille, deux oncles, un cousin évêque, etc...En même temps qu'il faisait ériger la cathédrale de Spyer, Conrad II a agrandit celle de Worms, en s'inspirant du même style. Il en a fait une nécropole familiale.

Pour cette nuit nous nous éloignons un peu du Rhin et hébergeons dans la campagne parmi les vignes près du village d'Alsheim. Nous traversons d'immenses champs de choux , de citrouilles, de courgettes et d'oignons. Les cultures sont variées, le terrain est plat, les champs sont donc grands, L'arrivée à travers les vignes est pénible car les chemins sont constitués de gros pavés usés et mal assemblés,. Les vélos tremblent et les postérieurs souffrent. Le vin local se dénomme "Alsheimer", c'est peut être l'origine de la perte de mémoire, si l'on en boit trop.

Demain, nous passerons par Mayence.

Samedi 9 septembre:Alsheim-Oestrich-Winckel

Le village où nous avons dormi se trouve à 10 km dans les terres. Il s'en suit une longue descente pou rejoindre les bords du Rhin. Des vignes à droite et à gauche, les vendanges n'ont pas commencé. Peu après, la piste cyclable longe le fleuve, avec toujours des vignes. Au village Niersten, nous retrouvons le paysage des cartes postales avec les boucles du Rhin. Niersten se vente de produire le meilleur Riesling du monde. Pourquoi cette ville est-elle jumelée avec Gevrey-Chambertain et non avec un vignoble Alsacien?

Nous arrivons à Mayence, capitale du Rhénanie-Palatinat, par la citadelle. Véritable forteresse entourée d'une double rangée de remparts. Son plan fait penser de suite à un fort de Vauban, même s'il n'en fût pas l'architecte. La forteresse, ayant longtemps été mal entretenue et détruite en partie par les bombardements, la végétation a repris le dessus. Seules 2 portes permettent son accès. La plus belle est en réfection et entourée d'échafaudages. Nous passons par la porte Sud. A l'intérieur, des bâtiments rénovés de l'ancienne caserne, sont à usage administratif. Demain dimanche, c'est la fête de la citadelle, et des personnes s'apprêtent à monter des stands de bière ou de nourriture variées. Ce n'était pas le bon jour pour visiter.

Nous descendons donc vers la vieille ville, en partie épargnée par les bombes, par la principale rue piétonnière. Encore une fois, ce nest pas le meilleur jour, car samedi c'est le marché. Les deux plus grandes places "du marché et Gutenberg" sont envahies des étals de commerçants. Il y a foule, cependant nous avons pu observer de belles choses, mais assez superficiellement comme : les maisons à colombages, les façades richement décorées, des fontaines, et l'indispensable cathédrale dont nous vous épargnerons le descriptif, pour cette fois. La partie Mayence-nouvelle, est en continuité avec la vielle ville; des immeubles modernes, tels que le musée Gutenberg ou la Philarmonie, sont intégrés dans un espace très serré de ce qui semble avoir été le tracé des anciennes rues avant le bombardement. On passe sans transition des nouveaux aux anciens quartiers. Nous quittons Mayence avec le sentiment d'inachevé et l'envie d'y revenir plus longtemps.

Notre gite de soirée se trouve sur la rive droite, d'où la nécessité de traverser le Rhin par un pont à 10 km de Mayence. Arrivés au pont la piste est fermée pour travaux, pas de déviation prevue. Le pont à 4 voies est inderdit aux cyclistes. Nous poursuivons donc sur le même côté jusqu'à ce que nous puissions traverser par un bac.

Demain nous devrions dormir face au rocher de la Lorelei.

Dimanche 10 Septembre:Oestrich-Winckel Loreley
Nous prenons le bac à nouveau car, sur la rive droite du fleuve, la circulation à vélo n'est pas adaptée. Sur le Rhin même, la navigation est intense entre bateaux de plaisance, de croisière et de transport de marchandises. Il en est de même pour les cyclistes dans les 2 sens. Nous sommes dimanche et la partie la plus jolie du "Rhin Romantique" commence à Baccarach". Ensuite, c'est une sucession de châteaux ou forts qui se font face de chaque côté. On en dénombre un tous les 4 ou 5 kilomètres. Les photos qui suivent n' en montrent qu 'un petit nombre, et se passent de commentaires.

Le rocher de Loreley est à quelques centaines de notre point d'arrivée. A ses pieds, une petite statue semblable à la petite sirène de Copenhague . ''Lorelei est une jeune fille qui, assise sur le rocher du même nom, chante magnifiquement. Les marins passent en bateau et l'entendent. Ils sont comme envoûtés par ce chant si beau, si mélodieux, qu'ils en oublient les courants du Rhin et chavirent."Pratiquement, il s'agit d'un méandre très serré avec des bancs de sable qui rendent le passage très dangereux. Toujours est-il, que l'exploitation de la légende fonctionne bien, car le camping qui fait face au rocher était plein, et les hotels nombreux.

Rocher de Loreley

Nous arrivons peu après à Sant Goar, rebaptisé depuis "Stadt Loreley-SantGoar". En passant, un buste inattendu en mémoire de Victor Hugo et derrière notre hôtel, le chateau de Rheinfelds, le plus grand de Rhénanie. Notre hôtel fait face au château du Chat. Un peu plus loin, le château de la Souris que nous verrons demain peu après notre départ. En résumé, une bien belle journée, agrémentée d'un rayon de soleil en fin d'après-midi.

Château du Chat

Demain sera notre étape qui aboutit à Coblence.
Lundi 11 Septembre:St Goar-Coblence

Nous reprenons la route vers Coblence, un petit crachin nous accompagne mais ne durera pas. Le château de la souris apparaît en sortie du village, et fait face au château du chat, sur la même rive que nous avons vu hier.
Château de la souris

Le reste du parcours est aussi beau que la veille, les châteaux se font rares. Nous arrivons à Coblence à midi.Cette ville est considérée comme la plus vieille d'Allemagne. Le point le plus remarquable de la ville est le "Deutches Eck" (embouchure ou bec Allemand). Sa signification est double : c'est d'abord le point de confluence où la Moselle rejoint le Rhin ( eck), d'une part; une statue massive et imposante de l'empereur Guillaume 1er, d'autre part. Cet empereur a réuni la Prusse à la Rhénanie, point de départ de l'unité Allemande (Deutches). Cette statue a été démontée après la seconde guerre mondiale, puis réinstallée dans les années 90, car elle est devenue le symbole de l'unité Allemande.

Confluence de la Moselle et du Rhin

Statue de Guillaume 1er
De l'autre côté du Rhin, une forteresse sur un éperon rocheux a servi de point de défense de la ville. Des fouilles archéologiques ont montré l'existence de fortifications romaines. Elle est accessible par téléphérique. L'intérieur des bâtiments est une suite de remparts en trois rangées, avec des murs hauts et épais. Le nombre de courtines et fenêtres de tir est infini. Le nombre de soldats cantonnés devait être important.

Après la descente à proximité du Deutches Eck, l'église de St Castor est la plus vieille de Coblence. Sur le devant, la fontaine de St Castor est une colonne dont la statue a été déposée. Une inscription en Français, rappelle l'occupation des troupes de Napoléon, qui ont repoussé l'armée Prusse. L'église St Castor est la plus vielle de la ville. St Castor était l'évêque de Apt, puis est devenu le patron protecteur de Coblence. Je n'en connais pas les origines. L'église a bien sûr été reconstruite plusieurs fois. Sa dernière rénovation date de 1991,le pape Jean-Paul II est venu s'y recueillir et l'a consacrée en basilique mineure. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, l'intérieur est un mélange harmonieux de décors modernes et de restes précieux de l'ancienne église.

Fontaine St Castor

décors interieurs de l'église

Comme pour Mayence, Coblence a souffert de bombardements. Une partie de la vieille ville a été réhabilitée, et une autre entièrement rénovée. Nous nous sommes promenés dans les deux secteurs

rues de la Vieille ville

vieille ville et collège des jésuites

Bâtiments modernes
Avant son annexion à la Prusse, Coblence fût la capitale de la principauté de Rhénanie, sous le règne d'un prince-électeur ( de l'empire) qui gouvernait et habitait le palais princier, actuellement rénové.

Enfin, pour finir notre journée, nous flanons notre dernière soirée le long de ce fleuve qui nous a fasciné. Décidément " Gilles" que je croyais chocolatier à Baden-Baden, s'est converti en navigateur de Plaisance.

Nous reprenons le train tôt demain matin, pour Constance que nous espérons pouvoir visiter un peu.