Histoire de cyclo

4 Juin 2018:Nantes-Monjean sur Loire : 64 km

La grève SNCF, ne nous a pas permis de rejoindre Nantes depuis Nevers, en train avec nos vélos. Nous nous sommes donc adaptés. Départ très matinal depuis Toulouse le samedi 2 Juin. Arrivée à Nantes vers midi, où nous avons laissé nos vélos dans un parking sécurisé. Route vers Bourges, où la voiture attendra notre retour dans un parking. Nous dormons dans un hôtel proche de l'échangeur de l'autoroute. Vers midi, nous montons dans un véhicule "blablacar" qui nous conduit à Nantes. On récupère nos vélos, le temps de nous équiper à l'abri, un orage arrose la ville copieusement. Heureusement de courte durée, nous pouvons rejoindre notre hôtel sans trop nous mouiller.

Notre voyage commence ce lundi matin. Il emprunte pratiquement le tracé officiel de la "Loire à vélo "(Eurovélo 6). Autant dire que la route est cyclable ou sécurisée sur une grande partie de notre voyage. Nous longeons le fleuve avec une alternances de traversées de pont et petits villages. Nous ne mentionnerons donc que les lieux caractéristiques.

La Loire large et calme . De nombreuses serres de culture du muguet en saison, et légumes le reste du temps.

Oudon, petit bourg avec son château donjon caractéristique.

Ancenis:autrefois frontière de la Bretagne.Son château dit "des marches de Bretagne" avec ses 2 tours imposantes à moitié enfouies par le comblement des douves. Patrie de Joachim du Bellay qui admire un large pont à aubans, séparant la Bretagne du domaine royal en Anjou.

Le passage en Anjou est signalé par un blason aux fleurs de lys flanqué en haut du pont.

Notre début de route Angevine, se fait dans une longue suite de sous-bois, avec de nombreux étangs qui ne sont pas sans rappeler le marais Poitevin. Ces étangs dénommés "bouere ou boire" , assez vaseux, étaient utilisés pour "donner à bouère aux animaux" . La vue est agréable, excepté la présence de moustiques.

Une dizaine de kilomètres avant la fin de l'étape, le village de saint Florent le Vieil mérite vraiment le détour.

Situé sur un promontoire, la vue sur la Loire est splendide.

Dans ce village, l'écrivain Julien Dracq vécu. Sa maison est au bord de la Loire, près de la tour de la gabellle.

Le château prône sur une large esplanade en haut des remparts.Non loin de ĺà, l'abbaye des Bénédictines et une chapelle du XVII ème siècle. A l'intérieur un tombeau de marbre blanc du sculpteur David d'Angers. St Florent a été le lieu d'une bataille vendéenne en 1793. Le général royaliste Bonchamps, est mortellement blaissé. Avant d'expirer, il intime à ses offciers de laisser la vie sauve aux prisonniers républicains, enfermés dans l'abbaye et destinés à être fusillés. Parmi eux, le sculpteur David d'Angers, qui construira son tombeau en guise de reconnaissance.Les deux couleurs du marbre symbolise la réconciliation (espérée) entre les royalistes er républicains.

L'arrivée à Montjean se fait sous un ciel menaçant. L'orage éclate dès après notre arrivée. La visite du bourg se fera demain matin.
Mardi 5 juin : Montjean sur Loire-St Rémy la Varenne : 67 km
Notre gite de Montjean se situe au pied du pont enjambeant la Loire, quai des mariniers. Autrefois principal port de pêche fluviale, cette activité à totalement disparu sauf pour quelques amateurs. De même la mine d'extraction de charbon et les fours à chaux sont fermés depuis longtemps.

quai des mariniers

chevalement et four à chaux

Notre parcours n'était pas prévu de passer par Angers, mais un ennui de chargeur de batterie nous oblige de chercher un magasin de cycles. Réparation rapide par le rachat d'un chargeur neuf. Nous n'avons pas visité Angers, donc pas de photos. On peut toujours se reporter sur mon périple de juin 2016, où je me suis attardé plus longtemps. Nous reprenons notre route par le bras sud de la Loire aux "ponts de Cé ". Bâtisse château qui contrôlait l'accès à Angers.

Angers se situe à mi-parcours de notre point de départ , 30 km de Monjean et également de notre point d'arrivée à St Rémy la Varenne. Nous avons surtout profité des paysages et pairies. A notre arrivée, agréable surprise, d'un village ancien tout en pierres de tuffau. Nous logeons dans un ancien bâtiment de cellules de moines jouxtant un prieuré du XIII ème siècle. Ces cellules ont été transformées en presbytère, puis en gite de tourisme. Nous avons la chance d'être les seuls à y loger cette nuit.

Journèe très grises, pluies et grondement de tonnerre de toutes parts.Nous n'avons pas reçus une seule goutte. Qui nous protège ?

6 juin St Rémy la Varenne-Bréhémont : 72 km
Les cloches de l'Eglise St Rémy, contiguë au presbytère, se font clairement entendre depuis notre chambre. Nous la quittons sous une bruine légère qui ne restera pas longtemps légère.

Nous longeons la Loire, et traversons de petits bourgs de caractère où le tuffau domine dans le materiau des maisons, des plus simples ou avec un certain cachet.

Manoir des hollandais

Manoir renaissance et troglodytes

De nombreuses gabares (bateau à fond plat), attendent les touristes pour une promenade sur la Loire, parfois avec croisière gastronomique. Les gabares étaient le principal moyen de locomotion et de transport de marchandises du XIX siècle jusqu'à l'arrivée du train

A mi-parcours nous sommes montés au sommet de la colline de Saumur pour admirer le joli chateau et la vue sur la Loire.

Une entreprise de pommes tapées se situe dans un troglodyte ( pommes séchées et hydrophilisées). Nous connaissions déjà ce lieu et avons donc acheté quelques pommmes tapées.
A la sortie de Montsoreau, le château semble bien vide. "Des dames de Montsoreau, il ne reste plus que le quai qui porte le nom de son auteur en souvenir (Alexandre Dumas).

La Loire, c'est aussi des centrales de production d'électricité nuclaire; ici celle de Chinon.

C'est bien mouillés que nous arrivons à notre hôtel à quelques km de Langeais

8 juin Amboise-Bracieux :64 km

Les amateurs de ce château seront déçus, comme nous l'avons visité plusieurs fois, nous nous sommes contentés d'en faire le tour. De plus, avec le soleil en contre-jour, les photos ne sont pas terribles. Depuis notre logement, on accède en 2 minutes par la rue du gros horloge. Le château original du XII ème siècle est un féodal pur, avec de larges tours et ses douves comblées constituent les principales rues commerçantes de la ville. Au XV ème siècle, il est relevé pour former un grand plateau plat, oû sont bâtis les logements actuels de style "Gothique international". Vue des douves, la chapelle est en forte surélévation. Sous François 1er, la cour y séjourne régulièrement, il transforme les fenêtres en style Renaissance et construit un grand balcon qui surplombe la Loire. Ce balcon sera connu sous le nom de balcon des conjurés, où 14 notables se sont rebellés contre le roi François II et le duc de Guise, ils furent pendus à ce balcon. C'est le début des guerres de religion
Amboise : gros horloge

Chapelle et grosse tour

Balcon des conjurés
Nous poursuivons la remontée de la Loire par la route balisée du sud.A Chaumont, le château et les jardins ont été classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Pour y accéder, il faut prendre un chemin pentu. Depuis la Loire, le soleil de face empêche de prendre une photo. Nous aboutissons à Blois sous une forte chaleur et prenons un rafraîchissement sur la place du château. Désolé, mais nous connaissons bien tous ces châteaux, aussi nous nous contentons de saluer la statue équestre de Louis XII. Bracieux est un petit bourg à 20 km de Blois, qui a la caractéristique d'être aux portes du parc de Chambord.C'est la troisième fois que je séjourne à Bracieux, à l'hôtel du Cygne face à la vieille halle, à l'occasion de mes précédents voyages.

Blois la Loire et le vieux pont

Blois facade du château

Bracieux vieille halle
notre chambre- hôtel du Cygne


9 juin Bracieux-Sandillon: 79km

Encore une fois, nous entamons une course contre la pluie annoncée. Le scénario est le même depuis le début: un temps agréable, voire superbe, la matinée, des nuages de plus en plus menaçants, la pluie, puis l'orage. A Orléans à 17 km de l'arrivée, le temps s'assombri à une grande vitesse. Nous finissons notre collation en vitesse et pédalons à double cadence, les gouttes arrivent en même temps que nous, nous échappons de peu au séchage des chaussettes...

J'ai déjà emprunté le trajet de Bracieux à Orléans lors de mon premier voyage des Pyrénées jusqu'à Paris (2014), aussi je ne m'étendrai pas sur les lieux évoqués précedemment. La sortie de Bracieux donne sur une entrée du parc de Chambord, l'arrivée au château est donc rapide. L'arriére du château est en travaux de rénovation. La grande esplanade de la façade avant, autrefois vaste prairie marécageuse a été récemment transformée en jardin à la Française. Les arbustes et plantations sont encore de petite taille, on ne peut pas encore s'en appprochrer. Nous reprenons la piste de la Loire côté Nord, mais l'alternance entre les deux rives sera fréquente.

Beaugency fût le fief des princes de Dunois, issue d'un fils illégitime de Charles VI. Le château primitif, grand donjon imposant, est totalement déserté. Le second château jouxte juste à côté, il n'a pas un cachet transcendant.

Chateau donjon de Beaugency

Chateau des Dunois

Centrale nucléaire de St Laurent des eaux

Château de Meung sur Loire

Cathédrale d'Orléans

Sandillon est un petit bourg sur la piste de la Loire à vélo, dont l'activité principale semble de faire ses courses au super U. Nous logeons chez l'habitant.



10 juin : Sandillon -Briare 73 km
Un sujet peu évoqué depuis notre départ, celui des cultures. Les alluvions et crues de la Loire ont apporté beaucoup de nutriments et de sable sur les terres littorales. La terre est riche et sablonneuse. Les cultures sont variées : blé, asperges, petits pois, oignons, etc.. et de nombreuses serres. Nous avons rencontré beaucoup villages se définissant comme "village bio" . Notre hôte d'hier soir nous a confirmé que la vente de légumes et fruits bio en circuit local (AMAP) était très développé. La réapparition des coquelicots dans les champs de blé, en serait-elle la preuve ?

Moulin à vent et four à pain du 19 ème siècle
Notre route traverse les villes de Sully sur Loire et Gien. A Sully le château est imposant et bien conservé. Hormis les célèbres châteaux Renaissance rencontés au paravant, celui de Sully est celui qui nous laissé la plus forte impression .

Depuis le pont, la vue de Gien sous un soleil chaud est belle à voir. Sur son sommet trônent le chateau et l'église Ste Jeanne d'Arc. Sérieusement endommagés lors d'un bombardement de 1944, ils ont été entièrement recontruits de briques. Seul le porche d'entrée de l'église a été sauvegardé. La série de vitraux modernes et les chapiteaux des colonnes dédiés à la vie de Jeanne d'Arc, méritent le détour.

Le terme de cette étape est une auberge face au pont canal. La promenade digestive de cette journée dominicale a attiré beaucoup de visiteurs.Il est difficile de traverser la Loire sur la piste cyclable du pont sans devoir mettre pied à terre.

Destruction du pont par les résistants


11 juin : Briare-Sancerre 53 km

Nous entamons notre dernière étape sur la Loire avant de rejoindre Bourges demain. Aujourd'hui, notre objectif est Sancerre que nous atteignons assez vite sur une piste bien aisée, entre la Loire et le canal latéral. Nous vous faisons grâce des photos des 2 dernières centrales nucléaires (sur 4 que compte la Loire, Dampierre et Belleville). Sancerre est une ancienne place forte sur un promontoire rocheux, assez aride à atteindre. Le chemin emprunté pour arriver au sommet, porte bien son nom. Nous avons calé tous les 2 à mi-pente, vélos et bagages à pied pour finir...

Le panorama qui nous est offert mérite le détour; vues sur la Loire et les vignes de tous côtés n'est pas décevant.

Du château médiéval construit par Jacques de Sancerre, compagnon d'armes de du Guesclin, il ne reste plus qu'une vieille tour haute, qui en comptait six.

Tour des fiefs : dernière tour donjon du chateau médiéval
La ville a conservé son style médiéval des 14 et 15 siècles. Le palais Jacques coeur 2, au centre du bourg, est caractéristique du style des maisons.

L'activité de Sancerre est entièrement dédiée au vin du même nom. Les boutiques dédiées au vin foisonnent. La famille Mellot, viticulteurs depuis 500 ans, se taille la part du lion. Chaque ligne de descendants a sa propre maison. Le crottin de Chavignol, proche voisin, est offert en accompagnement dans les bars de dégustation.

Les notables se distinguaient par une petite tour ronde.

12 Juin: Sancerre-Bourges 53 km

Le trajet emprunté, ne prend pas la route principale. Nous appréçions la campagne Berrichonne, à vrai dire plus vallonnée, que la Loire mais la campagne est verdoyante et pleine de senteurs.
Nous arrivons à 13 heures, à bon port. Nous ne nous attardons pas pour arriver assez en région Parisienne afin d'éviter les bouchons. Donc pas de visite de Bourges, que nous avions déjà visité il y a deux ans. Un regard rapide à la Cathédrale imposante dédiée à St Etienne, toujours en travaux. Les 3 portiques de la façade ont étés rénovés.

Portail central du Christ en majesté et portique droit de St Etienne

Nous avons parcouru 591 km, détours compris, soit 65.6 km/jour en moyenne. Nous avons logé dans 4 hôtels et 4 fois chez l'habitant. Chaque fois la rencontre fût enrichissante. Merci à Béatrice, pour son repas et sa tarte maison. Son portable et son ordinateur étaient en panne, je pense que mon intervention lui a fait plaisir.
Pour ce qui concerne le temps, heureusement que nous n'avons pas tenu compte des alertes météo. Nous n'avons essuyé que deux pluies fines de quelques minutes. Les grosses averses et orages ont eu la délicatesse, soit de se déverser avant notre départ, soit d'attendre notre arrivée. Nous avons eu chaud et fûmes très chanceux.

Avec deux visages bien rougis par le soleil, nous sommes ravis de ce voyage que nous conseillons.

A une prochaine aventure, Josette et Gilles.